17100 SAINTES		17 - SAINTES L'Arc de Germanicus de Saintes 18-19 AP. J.C. 2000 ans d'Histoire
2018
L'Arc de Germanicus de Saintes
En vente

L’arc de Germanicus de Saintes a été financé par un riche et illustre citoyen de la ville C. Julius Rufus au tout début de notre ère probablement vers 18 ou 19. Ce n’était pas un arc de triomphe, il s’agissait plutôt d’un arc routier bâti à l’arrivée de la voie romaine Lyon – Saintes (Lugdunum – Santonum) au niveau du pont romain sur la Charente.

Il a été restauré en 1666 puis déplacé à quinze mètres de son emplacement initial pour cause de travaux sur les quais de Charente et restauré à nouveau en 1851.

L’inscription sur l’attique est très abîmée, il y est fait mention de l’empereur Tibère et de son fils Drusus. Mieux conservée, la dédicace à son neveu et fils adoptif Germanicus, permet de dater le monument aux années 18 – 19 de notre ère :

« À Germanicus César, fils de Tibère Auguste, petit-fils du divin Auguste, arrière-petit-fils du divin Jules, augure, flamine augustal, consul pour la deuxième fois, salué imperator pour la deuxième fois, etc. »

Sous la dédicace, l’inscription sur l’entablement donne le nom du donateur C. Iulius Rufus, ainsi que son ascendance. Elle est répétée sur chaque face de l’arc.

Les difficultés d'établissement du texte, très abîmé, ont longtemps fait lire Otuaneunius pour le nom du père de Rufus et Gedemo pour celui de son grand-père².

Ces noms peuvent se comprendre ainsi en langue gauloise : Catu- (combat) et Aneunos (inspiré ?) et Agedomopatis (aux manières / au visage d'enfant)

L'affirmation de cette généalogie témoigne de la conscience aristocratique de Rufus et de l'ancrage de sa famille à la tête de la cité des Santons. Julius Gedemo fut le premier membre de la famille à recevoir la citoyenneté romaine, peut-être lors de la Guerre des Gaules ou peu après. Rufus est le premier membre du lignage à adopter un nom complètement romain et à ne pas garder un surnom d'origine celtique.

Ce notable gaulois, citoyen romain, fut également connu comme prêtre de Rome et d'Auguste par sa dédicace trouvée sur l'amphithéâtre antique de Lugdunum (Lyon), désigné ici comme « Confluent ». À Lugdunum, en effet, se trouvait l'autel des trois Gaules, dit autel du Confluent, élevé par Drusus en 12 av. J.-C., où se réunissaient une fois par an les représentants des cités des Trois Gaules.

Photo : (c) Françoise IGLESIAS pour medaille-passion.fr