20140 SOLLACARO		20 - SOLLACARO Filitosa Haut lieu de la préhistoire corse
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Filitosa / Haut lieu de la préhistoire corse
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20140 SOLLACARO		20 - SOLLACARO Centre préhistorique de Filitosa Corse du sud
2001
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2009 EVM
2011 EVM
2016 R20A
Centre préhistorique de Filitosa / Corse du sud
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Filitosa est un site préhistorique de Corse occupé à partir du néolithique et au début de l'âge du bronze. Il est situé dans la vallée du Taravo, sur la route D57, dans la commune de Sollacaro, au nord de Propriano.

Le site a été découvert en 1946 par le propriétaire des lieux, Charles-Antoine Cesari. Les fouilles ont commencé en 1954. Les menhirs armés et les poteries trouvées datent de 3 300 av. J.C. Aux alentours de 1 500 av. J.-C., des menhirs de 2 ou 3 mètres ont été érigés.

Le III millénaire avant J.C. voit l'émergence du mégalithisme : les peuples européens érigent des monuments formés de grands blocs de pierre bruts ou sommairement taillés, le plus simple étant le menhir, un seul bloc de pierre vertical fiché dans le sol.

Si les menhirs et complexes dolméniques bretons sont célèbres, la culture mégalithique a produit en Corse de remarquables statues-menhirs. La Corse compte 40% des statues-menhirs françaises, ainsi que 500 menhirs (très rares dans le bassin méditerranéen), localisés principalement dans le sud de l'île, et plus précisément à Filitosa, grand centre de la statuaire mégalithique européenne. Au fil des millénaires, la statuaire, témoignage de la croyance mégalithique, s'y développa, pour atteindre son apogée vers 1 800 av J.C.

Les premiers mégalithes accompagnent une sépulture ou des dolmens enterrés. Puis, de simple pierre brute, le menhir s'affine et devient progressivement anthropomorphe : la tête et les épaules sont ébauchées, jusqu'à l'apogée de l'art statuaire de Filitosa, les statues-menhirs où sont représentés avec un souci de réalisme les traits du visage, nez, yeux, bouche, menton. Le sculpteur immortalise ainsi l'importance et la force d'un personnage défunt de la tribu, chef civil, militaire, religieux.

Les statues-menhirs plus tardives sont armées. On y distingue des casques pourvus de couvre-nuques et munis d'emplacements pour des cornes, des bourrelets de protection des omoplates, de longues épées pendues à des baudriers et des poignards accrochés à la ceinture d'un pagne. Or ces statues ont été retrouvées brisées en tronçons et réutilisées dans la construction des tores, lieux de culte mégalithiques, de Filitosa. Que représentaient-elles et pourquoi ont-elles été détruites ? Leur signification et leur destination restent aujourd'hui encore obscures bien que différentes hypothèses aient été émises :

Ces statues représentent les chefs ennemis tués au combat, les "Toréens ", peuple guerrier qui débarqua en Corse vers 1600 av J.C. et supplanta la civilisation agro-pastorale de Filitosa. Lorsque les Toréens s'emparent de Filitosa ils détruisent systématiquement ces statues destinées à "emprisonner" leur image et les utilisent dans la construction de leurs propres temples, les tores. Ces Toréens pourraient être les Shardanes, "peuple de la mer" qui s'attaqua à l'Égypte de Ramsès III. La représentation de guerriers shardanes sur les bas-reliefs du temple de Médinet-Habou évoque l'armement des statues de Filitosa : casques arrondis à cornes, larges épées portées sur la poitrine...  

Les statues perpétuent l'image des Paladini, chevaliers, chefs-guerriers, protégeant le peuple des pillards. Les armes ne témoignent pas d'un conflit mais du développement de techniques métallurgiques à Filitosa.

Les pratiques religieuses des populations mégalithiques ont changé et se manifestent par l'édification de temples circulaires dédiés au feu, les tores. Les statues-menhirs sont détruites car elles témoignent des anciennes croyances d'une culture plus pastorale (étaient-elles des symboles phalliques destinés à fertiliser la terre ?). Il reste à savoir pourquoi la plus impressionnante des statues armées, Filitosa VI, a été épargnée ?