49 - FONTEVRAUD L'ABBAYE
Abbaye royale

Non loin de Saumur en Anjou (maintenant Maine-et-Loire), l’abbaye de Fontevraud a été fondée en 1101 par Robert d'Arbrissel, près du confluent de la Loire et de la Vienne.

Cette abbaye avait donc la particularité d'accueillir, séparément, des femmes et des hommes. Le premier protecteur en a été le seigneur de Montsoreau, dont le château est tout proche. Le rayonnement du fondateur, apparaissant comme un féministe avant la lettre, y attira de nombreuses femmes nobles dont la duchesse de Bretagne, Ermengarde d'Anjou, qui y fit venir son frère Foulque V d'Anjou, lequel favorisa l'établissement par ses dons. Henri II Plantagenêt, successeur de Foulque et roi d'Angleterre, en fit une abbaye royale et la nécropole de sa dynastie. C'est pourquoi lui-même et son fils Richard Cœur de Lion y ont toujours leurs gisants, de même qu'Isabelle d'Angoulême, femme de Jean sans Terre, et Aliénor d'Aquitaine qui y finit ses jours.

Relevant de la règle bénédictine, Robert d'Arbrissel établit une règle inédite – non dans la mixité  –, mais en instituant qu'après sa mort, survenue en 1116, ce serait l'abbesse qui dirigerait aussi le monastère des hommes. Les 36 abbesses qui ont dirigé de 1115 à 1792 l'abbaye de Fontevraud ont toutes appartenu au milieu aristocratique. Parmi elles, on trouve quatorze princesses, dont cinq de la famille des Bourbons.

L'enceinte de Fontevraud a compté jusqu'à cinq monastères : 

- le Grand-Moûtier, qui a accueilli jusqu'à cinq cents moniales au XIIIe siècle (environ deux cents au début du XVIIIe siècle),

- Saint-Benoît,

- le couvent de la Madeleine, qui recevait les femmes mariées ou veuves se retirant du monde,

- le prieuré Saint-Lazare (ou Saint-Ladre), affecté aux lépreux et aux malades,

- et Saint-Jean-de-l'Habit, le couvent des hommes – hors clôture –, commandé par un prieur soumis à l'abbesse, qui hébergeait en moyenne une cinquantaine de religieux.

Des filles de sang royal ont été pensionnaires à l'abbaye, issues des familles Plantagenêt, Bourbon, Valois. Parmi elles, Victoire (cinq ans à son arrivée), Sophie (quatre ans), Thérèse-Félicité (deux ans) et Louise-Marie (onze mois) ont été les plus illustres. Les filles de Louis XV quittèrent Versailles le 6 juin 1738, accompagnées de femmes de chambre, mobilier, argenterie, vaisselle, bagages et escorte militaire. Elles ont été installées précairement jusqu'à la fin de la construction du logis des Filles de France en 1741 et ne retournèrent à la cour qu'en 1750.

Le 2 novembre 1789, les biens du clergé ont été déclarés biens nationaux. Les religieuses évacuèrent l'abbaye à l'automne 1792, Julie-Gillette de Pardaillan d'Antin, la dernière abbesse, quitta l'abbaye la dernière, le 25 septembre 1792.

Le 18 octobre 1804, Napoléon Ier signe un décret qui transforme l'abbaye en établissement de détention, ainsi que celles de Clairvaux et du mont Saint-Michel. Les travaux de conversion, confiés à l'ingénieur des Ponts et Chaussée Normand, s'échelonnent de 1806 à 1814. Des réaménagements successifs seront apportés jusqu'à la fermeture de la prison, le 1er juillet 1963, sans toucher à l'essentiel des structures. Ces travaux ont vraisemblablement sauvé les bâtiments de la ruine, contrairement à ce qui s'est passé par exemple pour Cluny ou Jumièges.

Conçue pour recevoir 700 prisonniers, la centrale en a reçu jusqu'à 1 600 en 1842 (dont 350 femmes et 100 enfants) et 1 200 en 1943. Fontevraud fut considérée comme la centrale pénitentiaire la plus dure de France, avec celle de Clairvaux, comparable au bagne. On y comptait, en moyenne, deux décès par semaine. Les ateliers fabriquaient notamment des boutons, à partir de la nacre des coquillages, des gants, des filets, des couvertures pour l'armée. Cette véritable manufacture assurait également la transformation du chanvre et du lin. La plupart des détenus sont évacués à la fermeture de la prison, sauf une quarantaine, employés à l'entretien des espaces verts et à la démolition des installations pénitentiaires. Ils quittent définitivement la prison résiduelle, le quartier de la Madeleine, en 1985, date à laquelle les lieux sont rendus à la « vie civile ».

Le Miracle de la rose de Jean Genet lui a été inspiré par son séjour à Fontevraud.

Dès 1840, grâce à l'action de Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, l'ancienne abbaye de Fontevraud figure sur la première liste nationale de classement des monuments historiques. Progressivement, le cloître en 1860, le réfectoire en 1882, la tour d'Évrau et l'église abbatiale au début du XXe siècle sont libérés de leur affectation et ont commencé à être restaurés. De la fermeture en 1963 à la fin du XXe siècle, les chantiers de restauration presque ininterrompus lui ont donné l'aspect que le visiteur découvre aujourd'hui. Elle a conservé une étonnante cuisine ronde dont le toit est surmonté d'une cheminée centrale et d'un cercle de cheminées plus petites.

Aucune communauté religieuse n'étant susceptible de faire revivre l'abbaye, le Centre culturel de l'Ouest est fondé en 1975. Son but est « la défense, le développement, l'animation et la promotion de l'abbaye de Fontevraud ». Cette association organise des classes du patrimoine, des manifestations artistiques, des stages d'initiation aux métiers d'art, au chant, et accueille des congrès, principalement axés sur l'Angleterre, l'architecture et le chant choral.

 

49590

FONTEVRAUD L'ABBAYE

1997
2003
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abbaye royale de Fontevraud

Epuisée

49590

FONTEVRAUD L'ABBAYE

2000
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abbaye royale de Fontevraud / Maine-et-Loire

Epuisée

49590

FONTEVRAUD L'ABBAYE

2007
2009 EVM
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abbaye royale de Fontevraud / Fondée en 1101

Epuisée

49590

FONTEVRAUD L'ABBAYE

2011 EVM
2013
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abbaye de Fontevraud / Aliénor d'Aquitaine

Epuisée

       

 

 

Renseignements d'ordre général

Abbaye royale de Fontevraud
BP 24
49590 FONTEVRAUD L'ABBAYE

Site internet : www.abbayedefontevraud.com

Email : abbaye@abbayedefontevraud.com

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OUI

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