Ouvert depuis 1984, l’Ecomusée d’Alsace, situé à Ungersheim au cœur de la région des mines de potasse alsacienne et abrite un village de maisons des métiers et cultures témoignant du patrimoine local alsacien. Ainsi, la mise en visite du carreau minier abandonné appelé Rodolphe («Clair de mine»), ouvert en juin 2004, permet de découvrir le mode de vie des mineurs, grâce à un parcours multimédia. Un nouveau moyen de desserte, par rail, relie le site minier au village.

Sauvegarder le passé sans le figer pour autant dans une époque révolue, c’est le défi que se sont lancé quelques passionnés, à l’origine de la création de l’Écomusée. “Nous voulions sauver un patrimoine architectural menacé de destruction et le réinscrire dans la modernité, lui trouver une place dans un village qui serait habité”, se souviennent François Capber, président de l’association de l’Écomusée d’Alsace, et Marc Grodwohl, directeur. Lorsque l’aventure commence, il y a vingt-cinq ans, il s’agit avant tout d’aménager un site pour accueillir des maisons sauvées in extremis de la démolition. Depuis plusieurs années déjà, la future équipe de l’Écomusée démonte des bâtiments et trouve des solutions de fortune pour les entreposer. “Ces maisons étaient stockées à droite, à gauche, dans la ferme de copains ou dans des maisons qu’il était possible de restaurer sur place. Entre 1980 et 1984, elles ont été remontées sur le site de l’actuel Écomusée, principalement par une équipe de bénévoles”, raconte Marc Grodwohl. Lors de son inauguration, en juin 1984, l’Écomusée compte une vingtaine de bâtisses rurales. Mais il ne s’agit là que d’une première étape. “Ces maisons n’étaient alors que de simples ‘contenants’, sans contenu : il y manquait les meubles, le poêle, les photos de famille... Il manquait aussi au village l’atelier du sabotier ou du potier... Il fallait donc apporter la chair !”Car l’Écomusée ne vise pas seulement à sauvegarder des maisons et des objets figés dans leur usage passé ; il veut aussi sauver de l’oubli les modes de vie et les savoir-faire du monde rural. “Une trentaine de paysans qui ont consacré leur vie à moderniser les techniques agricoles venaient le soir à l’Écomusée pour transmettre ces techniques vouées à disparaître”, témoignent François Capber et Marc Grodwohl.