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71 - SOLUTRE-POUILLY La Roche de Solutré Musée départemental de la Préhistoire |
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2016 | ||
La Roche de Solutré / Musée départemental de la Préhistoire |
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En vente |
La
Roche de Solutré, escarpement calcaire surplombant la commune de
Solutré-Pouilly, 10 km à l'ouest de Mâcon, est un site emblématique de
Saône-et-Loire, au sud de la région Bourgogne. Protégée au titre de la loi sur
les sites classés et aujourd’hui au cœur d'une Opération Grand Site, elle est
située sur la commune de Solutré-Pouilly. Elle tire sa célébrité de plusieurs
points d’intérêt : phénomène géologique rare dans cette région, site
préhistorique éponyme, elle abrite sur son sommet un milieu spécifique (les
pelouses calcicoles du mâconnais) à la faune et la flore particulière. Occupée
par l’homme depuis 70000 à 35000 ans, il s’agit en outre du berceau du
Pouilly-Fuissé, vin blanc renommé. Elle fût médiatisée à partir des années 1980
par l’ascension rituelle du président François Mitterrand.
Formation
Dans la
région, au Secondaire (Mésozoïque), s'étendaient des mers chaudes, dont de
nombreux vestiges fossiles sont facilement visibles. La Roche de Solutré, ainsi
que celle de Vergisson, est issue de massifs coralliens fossilisés apparus il y
a environ -160 millions d'années dans ces mers.
Au Tertiaire,
l'Est de la Bourgogne subit le contrecoup du soulèvement alpin : tandis que les
Alpes s'élèvent, le bassin de la Saône s'effondre. Dans le même temps, des
plateaux s'élèvent à l'ouest de cette plaine, puis basculent vers l'est.
Des terrains
de nature différente ayant été mis côte à côte par ces mouvements, les
différentes érosions font leur œuvre. Les profils des monts environnants
s'arrondissent, tandis que se dégagent les falaises de Solutré et de Vergisson,
côté ouest, qui contrastent avec les douces pentes de leur flanc est.
Préhistoire
Le gisement
préhistorique de Solutré est l'un des plus riches d’Europe, en ossements et en
vestiges lithiques. Suite à sa découverte, la Roche a donné son nom à un faciès
culturel du Paléolithique supérieur, le Solutréen.
Chronologie
C'est en 1866
que commencent les fouilles au pied de la roche, au lieu-dit du "Cros du
Charnier", sur l'affleurement d'ossements de chevaux, dont personne n'imagine
alors qu'il s'agit de vestiges préhistoriques (cette science étant alors
naissante).
Très vite,
Henry Testot-Ferry, découvre la zone des foyers de l'âge du renne, ainsi que des
tombes en dalles brutes. On retrouve dans ces foyers de nombreux outils en silex
: pointes de lance, feuilles de lauriers et autres grattoirs, mais aussi un
véritable amas d’ossements : du renne surtout, mais également du cheval, de
l'éléphant, du loup et du tigre des cavernes.
Henry
Testot-Ferry et Adrien Arcelin décident alors de sonder afin de déterminer
scientifiquement l'ampleur du gisement qu'ils ont mis au jour et d'examiner avec
un soin extrême l'ensemble des vestiges retrouvés. L'enjeu est de comprendre
l'agencement des couches stratigraphiques du site, base de l'établissement de la
chronologie.
En 1868,
l'existence d'une station de chasse au pied de la roche est l'hypothèse
scientifique privilégiée. Les deux inventeurs font alors appel à d'autres
spécialistes et présentent leurs travaux dans des congrès. Solutré se révèle
alors comme l'un des plus grands sites préhistoriques français.
En 1872,
Gabriel de Mortillet, l'un des plus importants préhistoriens de son temps,
décide de nommer les périodes de la Préhistoire d'après le nom de sites
préhistoriques où elles sont particulièrement bien représentées. C'est ainsi
qu'apparaît le terme de Solutréen.
De nombreuses
fouilles furent menées par la suite, le champ de fouilles restant aujourd’hui
encore partiellement inexploré et protégé.
Un
site de chasse
La situation
et la configuration des lieux, en hauteur par rapport à la plaine et aux crues,
a été déterminante dans son occupation humaine. Fournissant abri et nourriture
aux troupeaux migrateurs, le pied de la roche, alors encombré d’éboulis, donnait
aussi aux chasseurs l’opportunité de réaliser des pièges (voir "la légende").
Le magma
osseux s’explique par l’extrêmement longue période de fréquentation du site :
pendant plus de 25000 ans (de 35000 à 10000 ans avant J.C.), 4 grandes
civilisations du paléolithique s’y sont succédé.
L’occupation
de ce site est donc essentiellement axée sur l’activité de chasse, de dépeçage
et de boucanage (alors que la roche voisine Vergisson fut un site d’habitation).
Le matériel trouvé sur le site est donc en lien avec cette activité humaine,
avec de nombreux outils, dont les silex taillés en feuille de laurier
caractéristiques du Solutréen.
Contrairement
à la légende de la « chasse à l’abîme », jamais les hommes préhistoriques vivant
près de Solutré n’ont pourchassé les chevaux pour les pousser à se précipiter du
haut de la Roche.
Cette
théorie, dont il n’a jamais été question dans les publications scientifiques de
Henry Testot-Ferry, apparaît en fait dans le roman préhistorique d’Adrien
Arcelin : il ne s’agit donc que d’une fiction dont l’imaginaire populaire s’est
emparé. L’incohérence de cette hypothèse a depuis été aisément démontrée, entres
autres du fait de la distance importante entre l’emplacement des ossements et le
sommet de la Roche.
L'homme
Henry
Testot-Ferry et Adrien Arcelin mettent également au jour des restes humains au
Cros du Charnier. Finalement, sur l'ensemble de la période de fouille de 1866 à
1925, près de 70 squelettes sont retrouvés.
Si lors des
premières fouilles, ces individus étaient considérés comme préhistoriques
(aurignaciens, néolithiques), il semble quasiment certain aujourd'hui, que ces
squelettes sont bien historiques. Il s'agirait en fait, selon les différentes
datations réalisées, de Burgondes (haut Moyen Âge) ou de Mérovingiens.
Paradoxalement, malgré la durée d’occupation du site, de toutes les périodes du
Paléolithique supérieur, seul le Solutréen n'a livré aucun reste humain.
Finalement, un an après les premières fouilles à Solutré en 1866, les Hommes de
Cro-Magnon, contemporains de ceux qui taillèrent les outils et chassèrent à
Solutré, étaient découverts aux Eyzies par Louis Lartet.
Le musée
Au pied de la
Roche est situé le Musée départemental de Préhistoire, créé par le Conseil
Général de Saône-et-Loire (sous l’impulsion occulte de Mitterrand) et inauguré
en 1987. En raison des protections en vigueur sur le site, le musée est placé
sous un dôme planté de végétaux, à peine visible de loin. Le musée présente, sur
les lieux de leurs découvertes, les collections de ce site de premier plan,
ainsi que des maquettes reconstituant des scènes de chasse et des expositions
temporaires sur des sujets en rapport avec l’archéologie, la préhistoire, ou
l’ethnographie.
De
l'antiquité à nos jours
Les alentours
de la roche de Solutré, quand ce n'est la roche elle-même, ont été occupés de
manière continue depuis la Préhistoire, chaque époque laissant ses marques,
parfois presque disparues au regard du visiteur.
L'Antiquité
On retrouve
des traces de deux villas gallo-romaines importantes dans les environs de la
roche : l'une, solustriacus, donne son nom au village de Solutré. L'autre,
serait située entre la roche et le village voisin de Vergisson. Un large tertre
aplani reliant le pied de la Roche au village de Vergisson est par ailleurs
supposé être une voie romaine, et nommé comme tel dans l'usage local.
Un milieu
spécifique : les pelouses calcicoles du mâconnais
Les usages
humains autour et sur la Roche de Solutré ont eu un impact évident sur son
aspect, et au-delà, sur son évolution. De la déforestation de la forêt gauloise
originelle à la plantation des premières vignes, de la polyculture contemporaine
à la monoculture viticole actuelle, le paysage s'est formé et modifié.
Le défrichage
du sommet et de la pente douce de la roche de Solutré a contribué à faire
apparaître un milieu spécifique, puis à l'entretenir. En effet, jusqu'au milieu
du XIXe siècle, les femmes des agriculteurs y menaient leurs troupeaux de
chèvre, sur ces parcelles entourées de murets de pierre sèche. Ce pâturage,
ainsi que la pratique du brûlage, entretenaient la pelouse sèche qui s'y est
développée, et qui accueille de nombreuses espèces végétales et animales rares
et/ou protégées qui y trouvent leur implantation la plus septentrionale.
Les pelouses
calcicoles du mâconnais, dites aussi "pelouses calcaires", sont également
présentes sur le sommet des 4 autres monts formés à la même époque (du nord au
sud : le Monsard, le mont de Leynes, la roche de Vergisson, et enfin au sud de
Solutré, le mont de Pouilly) et protégées (voir Protections et développement
durable). En effet, avec l'abandon après-guerre du pâturage, a commencé la
colonisation par le buis, le genévrier et le chêne (note : espèce du chêne à
vérifier).
Contexte
historique
En 1946, une
bande de copains issus des réseaux locaux de la Résistance prennent l'habitude
de se retrouver chaque année à Solutré, pour Pâques, puis à la Pentecôte, quand
il fait moins froid. François Mitterrand en fait partie.
Renseignements d'ordre général
Musée départemental de Préhistoire de Solutré Site internet : www.saoneetloire71.fr Email : c.varlot@cg71.fr Ouverture du site |
Comment s'y rendre VPC de la (des) médaille(s) au statut en vente OUI
Chèque à l'ordre de "Musée départemental de Préhistoire de Solutré" |