84220 GORDES		84 - GORDES Abbaye de Sénanque
2018
2019
Abbaye de Sénanque
En vente

Ce sont des moines cisterciens venant de Mazan qui fondèrent le monastère en l'an 1148 sur le territoire de Gordes. Nichés au creux de l'étroite vallée de la Sénancole qui fait partie de l'apanage de la seigneurie de Gordes les bâtiments d'apparence austère sont entourés de champs de lavande et de lin et bénéficient de la tranquillité des lieux.

Grâce à de nombreuses donations, surtout de la part de la famille des Simiane et des seigneurs de Vénasque, l'abbaye de Sénanque prospère rapidement à tel point qu sa communauté est assez nombreuse pour fonder, dès 1152, une seconde abbaye dans le Vivarais.

Le monastère installe, parfois très loin, des granges, sortes d'annexes à la tête d'exploitation qui sont mises en valeur par les frères convers chargés des tâches agricoles L'abbaye accumule ainsi des richesses qui ne sont pas compatibles avec ses voeux de pauvreté. Au XIVe siècle commence la décadence, la ferveur diminue et la discipline se relâche. Pourtant, la situation s'améliore et le monastère retrouve sa dignité en s'efforçant de respecter l'esprit des fondateurs.

Pendant les guerres de religion, vers 1544, des moines sont pendus et le monastère est incendié par les Vaudois. Le bâtiment des convers est détruit.

Sénanque ne compte plus que deux abbés vers la fin du XVIIe siècle et elle est vendue comme bien national en 1791 à un acquéreuur qui va la préserver de toute démolition et va même entreprendre des travaux pour consolider les bâtiments. Rachetée par l'abbé de   Lérins, Dom Barnouin en 1857, elle retourne à sa vocation originelle et de nouveaux bâtiments viennent flanquer les anciens. 72 moines s'y installent jusqu'en 1903 où, à la suite de l'expulsion des congrégations, les moines sont chassés de l'abbaye. Il faudra attendre 1926 pour voir arriver de nouveaux moines et voir la vie conventuelle reprendre à  Sénanque, désormais prieuré de l'abbaye de Lérins.

En 1969 les cinq moines qui restent ne sont pas à même de subvenir aux frais d'entretien du monastère. Ils quittent les lieux pour se retirer dans leur maison mère, sur les îles de Lérins Un accord de mécénat industriel est alors négocié entre l'abbé de Lérins et Paul Berliet, qui recherche un site où établir un centre culturel. La société Berliet signe un bail de 30 ans et s'engage à préserver l'aspect cultuel du site ainsi qu'à restaurer et entretenir les bâtiments. Elle permet aussi aux moines de revenir sur les lieux avant la fin du contrat. Les travaux, financés par moitié par la société Berliet, se font dans le respect des matériaux et des techniques d'origine.

Venant de Lérins, une petite communauté de moines cisterciens s'installe à Sénanque en 1988. L'abbaye demeure une annexe de l'abbaye de Lérins où dix moines séjournent depuis 2012.

Photo : EmDee sur Wikimedia Commons